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Exposition "La vie de rêve" par Sofiane Aissi


« Tout gosse déjà, j'étais fasciné par le pays

Des buildings, des taxis jaunes et sing-sing

Des filles en maillot bronzées sur la plage, des limousines et des méchants indiens

Des policiers qui gagnent toujours à la fin »

Sofiane et moi, nous sommes de la même génération, nous sommes nés fin 70/début 80. Ces paroles du rappeur Akhenaton illustrent parfaitement l’influence culturelle que l’Amérique a eu sur nous étant gamins.

Nous ne sommes plus dupes aujourd’hui,

les États Unis ne sont pas le paradis terrestre que l’on nous a vendu pendant toute notre enfance.

Néanmoins, pour en avoir longuement discuté avec lui, je peux affirmer que nous conservons tous deux une réelle fascination pour ce pays, presque aussi grande que l’aversion qu’il nous inspire parfois.

Cette dualité illustre parfaitement notre sentiment sur ce pays.

En découvrant ses photographies, j’ai tout de suite su que, Sofiane et moi, avons en commun l’influence de nombreux photographes américains.

Certaines de ses photographies m’ont renvoyé à d’illustres noms : Robert Frank, Lee Friedlander, Gary Winogrand notamment.

Sofiane m’a confirmé qu’il leurs vouait une profonde admiration.

Lors de ces séjours américains, Sofiane n’a pas refusé la compagnie de ces mythiques photographes, mais a tout de même réussi les mettre entre parenthèses et affirmer sa propre écriture photographique.

Sofiane est un enfant du cinéma américain, il est donc évident que la série photographique « La vie de rêve » est truffée de références s’y rapportant., Ne serait-ce que par son titre ,la célèbre réplique de Tony Montana dans Scarface de Brian De Palma.

« La vie de rêve », c’est en substance ce qu’était venu chercher à travers les époques la majorité des populations qui avait migré vers ce pays…

De nos jours, c’est un mystère pour personne que les États Unis d’Amérique, pays le plus puissant du monde, est malade de ses inégalités. Une partie de ses habitants vivent une réalité bien éloignée de l´ « american dream ».

Pour autant elle reste pour bon nombre ce fameux El dorado. Le pays où tout est possible.

Une dualité, encore une.

Outre des échos cinématographiques, les photos de Sofiane font aussi résonner tout un univers musical.

Un refrain chanté par Neil Young s’échappe d’une fenêtre de ce motel si typique, le saxophone de John Coltrane  fait vibrer ce métro baigné de lumière, les rimes aiguisées de Nas jaillissent au détour d’un block.

 

Sofiane Aissi nous invite à déambuler dans cette Amérique et d’y faire fonctionner notre propre imaginaire. Ressentir ces longs moments de marche à la recherche de clichés. Croiser, plus ou moins furtivement, ces personnes qui vaquent à leurs destins. Parcourir ces interminables routes jonchées de stations essence et de motels.

Essayer d’apercevoir les vestiges de cette fameuse « vie de rêve » américaine.

Avec Louis, nous sommes très fiers d’avoir épaulé Sofiane pour donner vie à sa première exposition.

Pour beaucoup de photographes, une exposition se veut la fin d’un cycle, pour Sofiane je suis persuadé ce n’est que le début d’un nouveau chapitre.

Maxime Pronchery

 

 

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